Dans ma pratique quotidienne de sage-femme, je rencontre souvent des femmes en quête d’alternatives écologiques pour gérer leurs menstruations, particulièrement après l’accouchement. La cup menstruelle, également appelée coupe menstruelle, représente une solution intéressante à étudier. Ce petit dispositif en forme d’entonnoir, généralement fabriqué en silicone médical, offre de nombreux avantages tant pour la planète que pour la santé des femmes. Je souhaite aujourd’hui partager avec vous mes connaissances professionnelles sur ce sujet qui touche tant de jeunes mamans lors du retour de couches.
Tout savoir sur la cup menstruelle : fonctionnement et avantages
La cup menstruelle est un petit réceptacle souple de 4 à 6 cm de long et 3 à 5 cm de diamètre, conçu pour recueillir le flux menstruel plutôt que de l’absorber. Contrairement aux tampons et serviettes hygiéniques traditionnels, elle ne fait pas qu’emprisonner le sang mais le collecte, ce qui constitue une différence fondamentale pour la santé intime.
Je constate dans mon cabinet que de nombreuses femmes s’interrogent sur son origine. Ce dispositif n’est pas récent puisqu’il a été créé dans les années 1930 aux États-Unis, le premier brevet ayant été déposé en 1937. Pourtant, ce n’est que récemment qu’il connaît un véritable essor auprès des femmes soucieuses de leur santé et de l’environnement.
Les avantages économiques et écologiques sont considérables. Réutilisable pendant 3 à 10 ans selon les modèles, la cup représente un investissement unique de 15 à 30€, alors que les protections jetables coûtent environ 100€ par an. C’est une économie substantielle qui peut s’avérer précieuse pour les jeunes familles.
D’un point de vue environnemental, l’impact est significatif. En moyenne, une femme utilise environ 300 tampons par an, qui mettent entre 400 et 450 ans à se décomposer. Voici quelques chiffres qui illustrent l’intérêt écologique de la cup :
Protection menstruelle | Déchets générés par an | Durée de vie | Coût annuel moyen |
---|---|---|---|
Cup menstruelle | Aucun (excepté emballage initial) | 3 à 10 ans | 3 à 10€ (coût d’achat divisé par durée) |
Tampons/serviettes | ≈ 300 unités | Usage unique | ≈ 100€ |
Pour la santé, les bénéfices sont également notables. La cup est généralement hypoallergénique et, lorsqu’elle est bien utilisée et stérilisée, ne perturbe pas la flore vaginale naturelle. Elle permet également aux femmes de prendre conscience de leur flux réel, un élément important pour surveiller la santé gynécologique.
Comment se servir d’une cup menstruelle en toute sécurité
L’utilisation de la cup requiert un temps d’adaptation, mais je rassure toujours mes patientes : avec un peu de pratique, elle devient aussi simple que l’usage d’un tampon. Pour l’insérer correctement, il faut la plier en deux ou trois (forme de C ou de S) afin qu’elle se déploie une fois positionnée dans le vagin.
L’un des principaux avantages est qu’elle peut rester en place entre 4 et 12 heures selon l’intensité du flux et le modèle choisi. Pour la retirer, il suffit de pincer légèrement la base pour faire entrer de l’air et supprimer l’effet ventouse, puis de l’extraire délicatement.
L’entretien quotidien est simple mais essentiel. Je recommande toujours de :
- Rincer à l’eau chaude après chaque vidage
- Laver une fois par jour avec un savon doux sans huile essentielle ni parfum
- Stériliser dans l’eau bouillante pendant au moins 7 minutes avant la première utilisation
- Répéter cette stérilisation au début et à la fin de chaque cycle
Du point de vue pratique, la cup s’adapte parfaitement au quotidien des jeunes mamans. Elle permet d’aller aux toilettes sans avoir à la retirer et convient pour toutes les activités : sport, voyages, baignade et nuits complètes. C’est un atout considérable lorsqu’on s’occupe d’un nouveau-né et qu’on a peu de temps pour soi.
Précautions d’emploi et compatibilité avec le stérilet
Comme professionnelle de santé, je me dois d’aborder les précautions d’usage. Bien que très sûre, la cup n’est pas recommandée pendant la période post-accouchement immédiate ni en cas d’infection vaginale ou de traitement par ovule. Il est préférable d’attendre le feu vert de votre sage-femme ou gynécologue avant de l’utiliser après l’accouchement.
La question de la compatibilité avec le stérilet (DIU) revient fréquemment dans mon cabinet. Si un risque théorique existe que l’effet ventouse puisse faire bouger un stérilet, ce phénomène reste rare en pratique. Pour minimiser ce risque, je conseille de :
- Faire descendre la cup en “poussant” légèrement
- Pincer la base avant de la retirer pour faire rentrer de l’air
- Être attentive à ne pas tirer sur le fil du stérilet lors du retrait
Comme pour les tampons, il existe un risque de syndrome du choc toxique si la cup est gardée trop longtemps (plus de 6 heures d’affilée). C’est pourquoi je recommande de la vider régulièrement, malgré sa capacité théoriquement plus longue.
Choisir la bonne cup pour un confort optimal
Une cup mal adaptée peut générer de l’inconfort, voire des fuites. Pour un choix éclairé, plusieurs critères entrent en jeu : l’intensité du flux menstruel, mais aussi l’anatomie. La cup existe généralement en trois tailles (S, M et L) pour s’adapter à toutes les morphologies.
Pour les jeunes mamans dont le corps a connu des changements avec la grossesse, je recommande souvent une taille supérieure à celle qu’elles utilisaient avant l’accouchement. La tonicité des muscles du périnée peut avoir évolué, et une cup légèrement plus grande offrira une meilleure étanchéité.
Les cups sont disponibles dans divers lieux : magasins bio, parapharmacies, pharmacies ou sites internet spécialisés. Certaines sont même conçues et fabriquées en France, pour les consommatrices soucieuses de l’empreinte carbone de leurs achats.
Au fil des années d’accompagnement des femmes, j’ai pu constater que la cup représente une véritable révolution pour de nombreuses jeunes mamans. Une fois les premières appréhensions dépassées, elles découvrent une liberté nouvelle dans la gestion de leur cycle menstruel, tout en contribuant positivement à la préservation de l’environnement pour les générations futures.